Janvier
nauséeux, la rue calcifiée mouille comme une vieille salope.
Buée de bouche en mal vague, la dernière chute a été
vite maculée, déviergée, enslotchée, schizo-freinée...
elle coule comme un Léthé granluleux-visqueux-froid dont je
bois ses vomissures pour oublier l'osti d'hiver.
J'ai la raison verglaçante, le cerveau collé sur la tôle
gelée de l'autobus. Nous courrons tous après notre folie
transports en commun même si le prix de la CAM est trop
élevé.
Janvier nauséeux, l'obscurité hivernale s'insinue
dans mes tripes comme un pulmosirum abrasif. Le vortex absurde des jours trop
courts qu'on assomme de son désespoir me frappe en plein plexus
solaire et je me retrouve, pliée en deux, à mendier quelques
éclats de lumière devant les bouches chaudes du métro.
Montréal stone, roc froid enseveli sous les couches de mépris
non déblayées ma logique dérape, embourbée
dans ses rancunes passe-moi tes traction-aids.
Montréal
Stone
Texte rédigé
(très vite) à l'endos du fragment déchiré d'une
affiche publicitaire