Janvier nauséeux, la rue calcifiée mouille comme une vieille salope. Buée de bouche en mal vague, la dernière chute a été vite maculée, déviergée, enslotchée, schizo-freinée... elle coule comme un Léthé granluleux-visqueux-froid dont je bois ses vomissures pour oublier l'osti d'hiver.

J'ai la raison verglaçante, le cerveau collé sur la tôle gelée de l'autobus. Nous courrons tous après notre folie — transports en commun — même si le prix de la CAM est trop élevé.

Janvier nauséeux, l'obscurité hivernale s'insinue dans mes tripes comme un pulmosirum abrasif. Le vortex absurde des jours trop courts qu'on assomme de son désespoir me frappe en plein plexus solaire et je me retrouve, pliée en deux, à mendier quelques éclats de lumière devant les bouches chaudes du métro.
Montréal stone, roc froid enseveli sous les couches de mépris non déblayées — ma logique dérape, embourbée dans ses rancunes — passe-moi tes traction-aids.

© ErnestoTimor

Montréal Stone
Texte rédigé (très vite) à l'endos du fragment déchiré d'une affiche publicitaire

X Au suivant !